jeudi 10 novembre 2011

Le Moyen-Orient n'a jamais été plus dangereux


En étant poussé hors de bilan par la démocratique printemps arabe , Israël est entrain de considerer  plus étroitement d' attaquer l'Iran, et de rétablir le contrôle sur la région par le biais de dissuasion militaire, indépendamment des risques, écrit Saleh Al-Naami

Traduction par Hamurabi Pariz'i



le Premier Ministre colonial Benyamin Netanyahu disent qu’il rêve de suivre les traces de l’ancien premier ministre anglais, Winston Churchill, et d’être inscrit dans l’histoire comme le leader qui a réussi à supprimer complètement le danger qui menace l’existence de l’état hébreu, exactement comme Churchill a réussi à éliminer les Nazis qui ont menacé le monde jusqu’à ce que la seconde guerre mondiale éclate. Amnon Abramovich, un commentateur israélien influent a dit que Netanyahu croit que le programme nucléaire de l’Iran est un danger qui menace l’existence d’Israël et que son "projet favori" est de détruire le programme nucléaire de l’Iran.

Ceux qui connaissent bien le Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu disent qu’il rêve de suivre les traces de l’ancien premier ministre anglais, Winston Churchill, et d’être inscrit dans l’histoire comme le leader qui a réussi à supprimer complètement le danger qui menace l’existence de l’état hébreu, exactement comme Churchill a réussi à éliminer les Nazis qui ont menacé le monde jusqu’à ce que la seconde guerre mondiale éclate. Amnon Abramovich, un commentateur israélien influent a dit que Netanyahu croit que le programme nucléaire de l’Iran est un danger qui menace l’existence d’Israël et que son "projet favori" est de détruire le programme nucléaire de l’Iran.

Noam Brening, un commentateur renommé du journal Yediot Aharonot, dit que Netanyahu et son ministre de la Défense, Ehud Barak, se livrent à un intense lobbying pour obtenir la décision d’attaquer les installations nucléaires de l’Iran. Brening a écrit que Netanyahu et Barak pensent pouvoir convaincre les responsables de l’armée et des services secrets d’attaquer malgré leur réticence. Par le passé, ces responsables des agences de sécurité qui ont pris leur retraite il y a quelques mois comme l’ancien chef d’état major Gabi Ashkenazi et l’ancien responsable du Mossad Meir Dagan et l’ancien directeur du Shin Bet, Yuval Diskin, avaient réussi à faire échouer les machinations de Netanyahu et Barak.

Il est vrai que les dirigeants politiques israéliens peuvent prendre des décisions et forcer l’armée à les appliquer mais les dirigeants politiques savent que les Israéliens se rendent compte qu’il faut que des cadres du niveau des dirigeants des agences de sécurité soient d’accord avec les décisions qu’ils prennent. Et l’armée a clairement indiqué à Netanyahu et Barak qu’une décision d’attaquer l’Iran aurait des conséquences très négatives pour Israël et saperait son statut stratégique.

Après avoir quitté son poste de chef du Mossad, Dagan a lancé une campagne médiatique contre Netanyahu et Barak pour démontrer qu’une attaque contre l’Iran se solderait par un désastre stratégique pour Israël. Ceci a fort contrarié les politiciens israéliens de droite qui l’ont accusé de saper le pouvoir de dissuasion d’Israël par rapport à l’Iran avec ses attaques dans les médias.

Plus tard, on s’est rendu compte qu’un certain nombre de ministres importants de droite soutenaient le camp Ashkenazi-Dagan-Diskin, y compris Dan Maridor, Moshe Yalon, Benny Begin, et même Avigdor Lieberman. Ben Kasbet, un commentateur renommé du journal Maariv pense que du fait de leur récente nomination, les nouveaux responsables de l’état major de l’armée, du Shin Bet et du Mossad seront moins capables de résister aux pressions de Netanyahu et de Barak et qu’ils pourraient être convaincus d'attaquer l’Iran.

Alon Ben-David, un correspondant renommé de la chaîne 10 de la télévision israélienne pense que Netanyahu veut attaquer le programme nucléaire de l’Iran pour semer la pagaille au Moyen Orient après le printemps arabe. Ben-David croit que Netanyahu tente de mettre fin à la crise qu’a engendrée pour Israël la requête du président palestinien Mahmoud Abbas qu’un Etat palestinien devienne membre de l’ONU, et qu’il cherche à restaurer le statut d’Israël au plan international. Il ajoute que le duo Netanyahu-Barak croit que le déclenchement de crises est la solution de la plupart des problèmes stratégiques que rencontre Israël, spécialement depuis l’explosion des révolutions démocratiques dans le monde arabe.

Ben-David dit aussi que Netanyahu et Barak croient que le meilleur moyen de le faire est de cibler les installations nucléaires iraniennes, ce qui enverrait aux gouvernements arabes qui se mettent en place depuis le printemps arabe un message de dissuasion. A la différence de Brening, qui s’attend à ce que Netanyahu donne l’ordre d’attaquer les installations nucléaires de l’Iran peut-être même avant l’hiver, Ben-David croit que cela n’aura pas lieu avant l’été parce que les nuages d’hiver réduisent l’efficacité des images par satellite et des avions sans pilotes qui récoltent l’information et les données nécessaires aux bombardements.

Toujours selon Ben-David, bien qu’il puisse sembler que les conditions ne soient pas favorables à une attaque de l’Iran parce qu’Israël est isolé du point de vue stratégique : "c’est la situation la plus dangereuse depuis 1967" ; et bien qu’une opération militaire contre l’Iran puisse déstabiliser toute la région, Netanyahu et Barak escomptent qu’une telle attaque réduirait les menaces de révolutions démocratiques dans le monde arabe.

Selon des commentateurs israéliens reconnus, Netanyahu justifiera l’attaque en demandant aux responsables de l’armée et des agences de sécurité ainsi qu’aux ministres les plus importants de son cabinet de soutenir l’attaque parce que le temps joue du côté du programme nucléaire iranien. Ces commentateurs ajoutent que Netanyahu a dit à ses ministres et les généraux les plus importants que l’équipement centrifuge des installations nucléaires iraniennes va bientôt commencer à enrichir une autre tonne d’uranium que Tehéran va transporter dans une installation nucléaire secrète construite sous la montagne dans la ville religieuse de Qom. Il serait alors très difficile d’empêcher par des bombardements aériens la fabrication d’armes nucléaires iraniennes.

Ronin Brigman, le correspondant de Yediot Aharonot spécialisé dans les services secrets, écrit qu’il y a peu de chance de succès dans une attaque des installations nucléaires iraniennes : "L’Iran a compris la leçon quand Israël a détruit le réacteur nucléaire irakien [Osirak] en 1981, et depuis, Téhéran éparpille ses installations nucléaires dans tout le pays ; [de sorte que] nous ignorons combien d’installations nucléaires l’Iran peut dissimuler". Il ajoute que les installations nucléaires sont protégées par des batteries anti-aériennes que l’Iran améliore chaque jour, et dont une partie a été construite sous terre.

Il dit aussi que le plan d’attaque est très complexe et qu’Israël a des capacités aériennes limitées et n’a aucun porte-avion, ce qui nuit à la mobilité de ses forces. De plus la distance entre les bases aériennes israéliennes et les installations nucléaires iraniennes est d’au moins 1500 km, ce qui signifie qu’il faudra refaire le plein au moins une fois en chemin. Brigman pense qu’il y aura des batailles aériennes qui obligeront les avions de combat à refaire le plein une seconde fois au moins.

Il ajoute que comme ce sera une attaque éclair, on ne pourra bombarder que peu d’endroits et il cite des experts militaires qui disent que même si Israël réussissait à détruire toutes les installations nucléaires, cela ne détruirait en rien le savoir-faire des savants du nucléaire iranien. Ce qui fait qu’en deux ou trois ans, l’Iran pourrait reconstruire ses installations.

Il y a des Israéliens qui craignent qu’une opération israélienne n’ait pour effet de resserrer les rangs iraniens derrière le gouvernement en place et ne renforce le camp "extrémiste" actuellement majoritaire. Et il y en a qui doutent qu’il soit possible de justifier une attaque contre l’Iran puisque l’Iran a accepté les restrictions stipulées dans le Traité de Non Prolifération et les installations connues sont contrôlées par l’ONU, ce qui rend le développement d’armes nucléaire difficile pour l’Iran. Qui plus est, une attaque israélienne donnerait aux leaders iraniens une excuse pour expulser les contrôleurs internationaux.

La position de Washington sur une éventuelle frappe israélienne sur l’Iran n’est pas claire. Jusqu’à il y a peu, on avait l’impression que les Etats-Unis ne voulaient pas d’une attaque israélienne contre l’Iran, par crainte qu’une réplique iranienne ne nuise aux intérêts étasuniens dans la région. Mais lors d’une récente visite en Israël du secrétaire à la Défense étasunien, Léon Panetta, les choses avaient, semble-t-il, changé. Le journal israélien Maariv a révélé que Panetta avait indiqué à ses hôtes israéliens que Washington ne s’opposerait pas à ce que Tel Aviv fasse ce qui lui semblerait approprié en la matière.

Certains Israéliens croient qu’en fait le président des Etats-Unis, Barack Obama — qui se bat pour sa réélection — n’est pas en mesure d’exercer la moindre pression sur Israël ni de l’empêcher d’attaquer l’Iran car il a peur de contrarier des groupes juifs et de diminuer ainsi ses chances d’être réélu pour un second mandat.

L’intention de Netanyahu d’attaquer l’Iran et son programme nucléaire inquiète beaucoup Uri Bar-Yosef, un intellectuel israélien célèbre pour ses recherches et ses écrits sur les erreurs d’Israël pendant la guerre de 1973. Il se moque amèrement du désir brûlant de Netanyahu de prétendre devenir l’héritier de Churchill au moyen d’une telle entreprise et il a dit que la manière de diriger de Netanyahu, et spécialement sa manière de prendre des décisions, le rapproche plus du dictateur fasciste Benito Mussolini qui a commis la sottise d’engager son pays dans la seconde guerre mondiale. Et le reste c’est de l’Histoire.

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