lundi 26 septembre 2011

Rachel Brice


Rachel Brice est une danseuse américaine de danse tribale fusion. Elle est la directrice artistique et la chorégraphe de la troupe nommée The Indigo Belly Dance Company(2003) qui pratique une forme contemporaine de danse orientale.


Rachel Brice a suivi le cursus universitaire d’ethnologie de la danse à San Francisco où elle a étudié le kathak (danse classique du Nord de l’Inde), le flamenco, la danse afro-haïtienne, la technique du Dunham, la danse moderne et la chorégraphie. La région de la Baie de San Francisco est le lieu de résidence d'enseignants renommés tels que Carolina Nericcio, directrice de Fat Chance Belly Dance, et Suhaila Salimpour. Elle danse en tournées avec la troupe The Indigo et les Bellydance Superstars. 

Elle enseigne depuis 1996 et se produit en spectacles depuis 1990. Depuis 2007, elle se produit dans une tournée nommée Le Serpent Rouge.Son travail corporel et chorégraphique est fortement lié à celui de la musique, notamment la musique électronique, bien que dans son dernier spectacle, entourée de deux danseuses (Mardi Love et Zoé Jakes) la musique soit bien plus populaire.Elle porte son attention sur des mouvements de danse très fluides alternant avec des gestes secs et saccadés à la manière de la "robot dance". Le travail des muscles abdominaux est intense et impressionnant, surtout en ce qui concerne les bellyrolls ("vagues"). Rachel Brice mélange plusieurs styles de danses (d'où le terme "tribal fusion") : la danse orientale classique, le hip-hop, la danse traditionnelle indienne, le jazz, la danse classique. Il en va de même pour les costumes qu'elle porte qui font intervenir des bijoux des tissus d'origine ethnique diverse : bijoux et perles kushi et turkème, tissus à miroirs d'Inde, etc.

En temps que danseuse de danse tribale, Rachel Brice emploie des élèments de costumes d'origines très différentes. Elle développe également une esthétique faisant référence aux danses de cabaret parisiens du début du xxème siècle, associée à des élèments plus contemporain. Elle est associable à l'esthétique dite "steampunk".


Vidéos de performances


Live in Paris : Folies Bergères
Solos in Monte Carlo
Bellydance Superstars
Vidéos didactiques
Tribal Fusion : Yoga, Isolations and Drills a Practice Companion with Rachel Brice
Rachel Brice : Belly Dance Arms and Posture
Serpentine - Bellydance with Rachel Brice :: Bellydance Technique & Yoga for Strong, Relaxed & Sinuous Movement


Collaborations musicales
Sa'iyr - A Tribal Metamorphosis (2005) - Pentaphobe
Bellydance Superstars 1, 2 et 3 - Sélections musicales
Le Serpent Rouge - Compilation







Interview de Rachel Brice


Rachel tomba pour la première fois amoureuse de la danse orientale après avoir vu Hahbi'Ru lors de la « Northern California Renassance Faire ». Elle commença immédiatement à prendre des cours avec Atesh dans le Comté d'Orange. Peu après, Rachel découvrit les vidéos de Suhaila Salimpour, et commença à apprendre par elle-même en les regardant.




Après s'être produite en spectacles durant plusieurs années, Rachel abandonna la danse pour les massages thérapeutiques et le yoga. Quatre ans plus tard, un déplacement à Santa Cruz et la découverte fortuite de la communauté des arts du spectacle la fit revenir à la danse orientale.

Avec un intérêt renouvelé pour la danse, elle décida d'étudier à temps plein, et déménagea pour suivre le cursus universitaire d'ethnologie de la danse à San Francisco. La région de la Baie de San Francisco est le lieu de résidence des maîtres enseignant Carolina Nericcio, directrice de « Fat Chance Belly Dance », et Suhaila Salimpour, ce qui pesa aussi dans la décision de changer de région de Rachel.

Rachel termine un diplôme en ethnologie de la danse à l'Université d'Etat de San Francisco, où elle a étudié le Kathak (danse classique du Nord de l'Inde), le Flamenco, la danse afro-haïtienne, la technique du Dunham, la danse moderne et la chorégraphie. Elle danse en tournées avec la troupe The Indigo et les Bellydance Superstars. Elle enseigne depuis 1996 et se produit en spectacles depuis 1990.

Salome : Je décevrais nos lecteurs si je ne vous interrogeais pas sur les tournées des Bellydance Superstars. Est-ce que ce fut votre première expérience de tournée et quels bienfaits ou difficultés avez-vous rencontrées dans le cadre de cette compagnie ?

Rachel Brice : C'est ma première expérience de tournée. J'ai toujours rêvé de faire du caravanage à travers les Etats-Unis et l'Europe, mais c'était trop compliqué.

Juste avant d'arrêter mes études (j'avais peu de cours qui restaient avant d'être diplômée, mais j'étais trop souvent sur la route pour que ça arrive cette année), je me souviens d'avoir pleuré et d'avoir été terrifiée par l'idée de partir à travers le monde après avoir tout fait pour que cela arrive et après deux années pendant lesquelles je me suis concentré sur ma formation à la danse. Je ne me sentais pas prête. Mais comment, en tant que danseuse orientale, aurais-je pu continuer à progresser ? J'étais professeur depuis peu et mes élèves étaient peu nombreuses et les seuls lieux qui m'étaient accessibles étaient des restaurants sans endroit pour me changer, qui payaient bien moins que ce qu'ils payaient dans les années 70. Je ne voulais pas danser pour de l'argent (en fait, je m'étais juré que si cela devenait seulement un travail j'abandonnerais), mais je devais accepter des engagements que je ne voulais pas. Je ne voulais pas le faire, (comme des soirées privées chez des gens que je ne connaissais pas, ce qui était un peu angoissant) mais je devais payer mes factures qui étaient toujours en retard.

Ainsi, c'est un des bienfaits – la capacité de gagner de l'argent avec ce que j'adore faire. Quel cadeau incroyable. En plus de cela, les endroits où danser sont nombreux, dans le monde entier, quelquefois splendides (par exemple les Folies Bergères)… nous avons un éclairagiste, un ingénieur du son, un manager, plusieurs attachés de presse et agents, du personnel de bureau, un couturier et un petit bus qui n'est pas assez grand mais en bon état, une chance de voir le monde, et un groupe de danseuses vraiment super qui sont devenues une nouvelle famille.

Une des difficultés pour moi, c'est que cela s'apparente à une entreprise commerciale, et nous devons « vendre » notre spectacle. Je n'ai aucun contrôle sur de nombreuses publicités, et je suis très exigeante sur la façon dont la danse est dépeinte. Quelques critiques sur notre spectacle sont très masculines : elles se concentrent sur l'extérieur et la sensualité et passent à côté de la puissance de la danse, et c'est difficile à vivre parfois.

Je pense toutefois que ma principale difficulté est de progresser en tant que danseuse alors que je n'ai pas le temps pour créer. Nous somme toujours en train de nous produire en spectacle, aussi ça laisse très peu de temps pour aller regarder les autres formes de danse, trouver des nouvelles musiques, se faufiler dans l'underground pour des idées de costumes, pratiquer le yoga avec de nouveaux professeurs, j'ai peur de n'être pas assez guidée quelquefois. En fait, la nuit dernière j'ai fait un rêve où des pouvoirs incroyables m'étaient donnés, ainsi qu'un guide pour me montrer comment les utiliser, mais le guide a été tué. Je crois que c'est significatif de mon état mental.

Salomé : J'ai visité un forum sur Internet hier et un sujet de discussion était : « Combien mesure Rachel Brice ? ». Comment ressentez-vous cette très grande notoriété ?

Rachel Brice : Je ne suis pas sûre, je me sens différente à certains moments. Je sais ce qu'on ressent quand on est fasciné par une danseuse et que l'on veut en savoir le plus possible sur elle, tout comme je ressens cela pour quelques danseuses moi-même (à savoir Suhaila Salimpour et Carolena Nericcio, mes professeurs), mais je ne suis pas encore habituée à ce que les gens ressentent cela à mon propos. Je le perçois d'une certaine façon, mais je ne me sens pas prête, je continue à apprendre et je viens seulement de prendre ce qui me plaît le plus chez les autres et j'ai rassemblé tout ça, rien de cela ne m'appartient vraiment, les gens le voient seulement pour la première fois. Avec toute cette attention sur moi, j'ai peur de décevoir les gens. C'est étrange comment ça se passe…

Dans l'ensemble, je suis enthousiasmée que les gens aiment ce que je fais, bien sûr ! Sans l'intérêt pour le Tribal ou pour The Indigo, je pourrais être n'importe où, ainsi bien sûr je suis reconnaissante et aussi déconcertée et surprise par tout ça.

Salome : Il existe un gros différent entre deux camps dans le Tribal, celui de l'authentique et celui de la fusion. Quelle est votre vision du style Tribal et que voyez-vous de négatif ou de positif dans sa contribution ?

Rachel Brice : La danse orientale de style Tribal est si incroyable à de nombreux niveaux, le plus important auquel je pense c'est d'être une communauté et de s'accepter soi-même. Les mouvements eux-mêmes sont basés sur le langage du corps qui communique force et assurance, et je pense que c'est un incroyable partenaire de la féminité. Je me souviens d'un homme qui m'a dit après un spectacle qu'il n'avait jamais vu auparavant la sensualité couplée à l'élégance. C'est super.

J'aime l'individualité du style Fusion, mais je crois que quelquefois il s'écarte de l'intention originale du Tribal. Un mouvement ouvertement aguichant avec des expressions de flirt semble se glisser ici ou là, et l'absence de cela est une des choses qui m'ont conduite au Tribal en premier lieu. Avec la soif de nouveaux développements, j'espère que nous nous efforcerons d'aller plus en profondeur plutôt que vers plus d'érotisme.

Je ne vois pas actuellement de réel différent à moins que peut-être il ne soit là. J'ai plus de respect pour Carolena Nericcio que pour n'importe quelle femme, et j'adore la façon dont elle danse. Mon corps est différent, mon expérience de vie est différente, mais j'adore ce que Fat Chance Belly Dance fait. Carolena soutient aussi The Indigo qui fait connaître le style Fusion dans le monde, bien que ce soit une interprétation de ce qu'elle a créé.

Ce que les gens ressentent à propos de l'un ou l'autre style importe peu, j'espère qu'ils reconnaissent et soutiennent les femmes qui ont dû affronter le jugement sur les foulards, la musique électronique, les tatouages sur le visage, et les bijoux africains, et ont ouvert la route à des milliers de femmes pour créer dans une direction différente. Vive le Tribal !

Salome : Le yoga a été un de vos intérêts majeurs, quel rôle joue-t-il dans vos cours de danse et dans vos spectacles ?

Rachel Brice : Le yoga est aussi important pour ma pratique de la danse que les exercices où n'importe quel autre type de pratique. Sans souplesse dans la colonne vertébrale, le dos, le torse, les hanches, etc. le mouvement ne serait pas aussi ondulant. J'encourage constamment les danseuses à prendre plus de cours de yoga. Une élève m'a dit que ses cours de yoga l'ont plus aidé à danser que ses cours de danse ! Je pense cela à 100%. Il est difficile de garder votre poitrine haute quand vous êtes stressée et quand le haut de votre dos ne bouge pas.

Dans l'immédiat, j'essaye d'apporter plus de spiritualité à ma danse, aussi je pratique plus la méditation. J'ai tellement le trac, si fort, que j'ai du vin avant de danser. J'attends avec impatience le jour où à la place je m'assoirai et je respirerai, et le yoga me le permettra si je continue à le pratiquer.

Salome : En regardant l'avenir des BDSS, quelles sont vos aspirations ?

Rachel Brice : Mon rêve est me produire en spectacle et de faire de la danse aussi longtemps que mon corps le pourra, aussi de reprendre mes études pour obtenir une maîtrise ou un doctorat et d'enseigner à un niveau universitaire. Peut-être une maison… un chien…

Salome : Il ya quelque chose d'unique dans votre style de costume si particulier. Pouvez-vous nous parler de ce qui vous inspire pour créer votre look ?

Rachel Brice : Bien sûr, mes principales sources d'inspiration sont Fat Chance Belly Dance, et Mardi Love (qui je pense est la danseuse la mieux costumée… et une des plus formidables danseuses que j'ai jamais vues), et je vais dans des clubs et des soirées bizarres à San Francisco pour trouver de nouvelles inspirations. Il ya quelques couturiers incroyablement talentueux à San Francisco à qui j'espère passer commande pour les spectacles des BDSS, sinon c'est toujours Vogue et E Bay !!

Interview réalisée en Anglais par Salome




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